30 avril 2007

Sortir d'une vois sans issue.


Malgré le fait qu’on se réfère à l’âge Christique en ce qui a trait au calendrier moderne, l’humanité terrienne est beaucoup plus âgée. Des éléments archéologiques témoignent de la présence des Amérindiens depuis trente mille ans alors qu’en d’autres endroits des mégalithes datent d’il y a plus de quarante mille ans. Puisqu’il y a près de cinq mille quatre cent soixante-dix-sept années entre Adam et Jésus (5477 années), nous sommes aujourd’hui en sept mille quatre cent quatre-vingt-quatre de l’ère Adamique (7484 après Adam). Nous vivons une période des plus ambiguë dans l’épopée humaine. En accédant au deuxième millénaire de l’ère Christique nous abordons un tournant de siècle chargé d’antagonismes et qui, par son contexte, remet beaucoup de choses en question.
Les télécommunications et les moyens de transports matérialisent instantanément un lien direct avec tous les coins de la Terre. Qu’il arrive quoi que ce soit, où que ce soit, le monde entier en est aussitôt informé. Le multiculturalisme est extrêmement enrichissant car c’est le facteur d’une progression significative de l’entendement collectif vers une compréhension réciproque qui est indispensable à l’entretien de relations humaines harmonieuses. L’ordinateur se charge progressivement de toutes les tâches répétitives et fastidieuses. L’informatique gère les systèmes de contrôles et assiste l’humain lui permettant d’opérer sur la matière une nouvelle gamme d’interventions, allant du macroscopique au microscopique. La miniaturisation apporte désormais un perfectionnement méticuleux des machines-outils. Les connaissances sur la macromolécule d’ADN entraînent des applications médicales admirables. La réunion de la physique corpusculaire et de la physique quantique matérialise une physique intégrale qui propulse la compréhension scientifique vers une appréciation inédite de la matière.
Parallèlement, les sociétés humaines subissent une transformation profonde en matière de mœurs, de pratique et d’usage. La morale s’effrite. La philosophie s'éclipse. Les valeurs se décomposent. On tente de concilier écologie et consommation, couple et boulot, famille et carrière. Les institutions sociales se dégradent. Le système de santé vacille. Le système d’éducation sclérose. Le monde du travail subit un bouleversement majeur alors que le niveau d’endettement des gens dépasse leurs moyens. Longtemps délaissé, l’entretien des infrastructures sociales requière maintenant des sommes substantielles. Les profits des sociétés capitalistes multinationales rassemblent des montants astronomiques alors qu’une part grandissante de la population mondiale compose avec un état de pauvreté inacceptable. Les médias banalisent les pires sévices en les exposant à répétition. La diffusion généralisée de la pornographie induit l’apparition de comportements sexuels déviants. Ceux-ci deviennent des références auprès des jeunes gens. La nudité infantile exposée partout de manière licencieuse suscite des fantasmes impropres. La sexualité déplacée qui se développe corrode les relations humaines entre les femmes et les hommes. L’incompatibilité entre leurs mœurs respectives s’amplifie continuellement. La pollution prend des proportions qui dépassent toute tentative de résolution. Le milieu planétaire est entièrement contaminé.
Un constat peut être difficile mais néanmoins réaliste. Comment se fait-il qu’on ne dise rien? On s’est habitué. On observe aujourd’hui tellement de choses qui paraissaient auparavant impensables qu’on est devenus léthargique comme société. Les gens sont dépassés par un contexte tellement volatil que les points de repères s’évanouissent l’un après l’autre. Rien n’a de sens à part l’économie. Tout le monde est asservi par la consommation. On a soif de sensations car l’existence n’a plus de saveur. En se cherchant, les jeunes gens se perdent.
Est-ce là le destin de l’humain? Sommes-nous satisfait de notre civilisation? Est-il possible de l’améliorer ou doit-on se résigner à croire que l’évolution soit définitivement plafonnée au niveau actuel?
Plusieurs instances émérites commentent les conséquences néfastes, souvent désastreuses, que la civilisation produit non seulement sur l’environnement et l’écologie en général mais sur l’humain lui-même. Malgré l’assujettissement économique qui astreint le raisonnement, il faut trouver le courage de regarder cette civilisation en face, de constater ce qui ne va pas et d’intervenir concrètement avec toute l’efficacité dont l’humain est capable. Les notions scientifiques et la technologie contemporaine placent à notre disposition des moyens puissant nous rendant capables de traiter convenablement les impératifs. En pratique, il est essentiel de réorienter le régime.
Rapport de la Commission Mondiale sur l’environnement et le développement," Notre avenir à tous ",Éditions du Fleuve,Publications du Québec, 1989:
" L’incapacité de l’humanité à insérer harmonieusement son activité dans le cadre du complexe écologique est en train de modifier fondamentalement les données des systèmes sur la planète. Beaucoup de ces modifications s’accompagnent de dangers qui menacent la vie et qui vont de la dégradation de l’environnement à la destruction nucléaire. ".
Extraits de " En route vers l’an 2040 "(It’s a matter of survival), David Suzuki,Éditions Libre Expression,1993,2016 St-Hubert Montréal H2L 3Z5.
" Reconnaître la crise qui nous menace et nous engager dans un programme intensif en vue d’adopter de nouvelles valeurs et de nouvelles priorités constitue un défi passionnant. Après des générations de séparation d’avec la nature nous sommes imbus d’idées et de croyances que nous devons balayer pour pouvoir retourner aux questions fondamentales sur les raisons de notre existence sur Terre, sur les buts qui valent la peine d’être poursuivi, sur notre définition du progrès. Il faut redécouvrir nos priorités: l’amour, le sentiment d’appartenance, la famille, le partage, l’amour de la nature. ".
Nous avons besoin d’un modèle viable pour nous permettre, en tant que société, de fixer un nouvel objectif dans l’avenir. Comme Smith avait défini les principes de l’économie de marché et Marx les énoncés du socialisme, il faut maintenant suggérer une voie satisfaisante pour l’humanité entière vers laquelle notre civilisation pourrait incliner. Éventuellement, procéder à la révision de nos comportements, de nos priorités et de nos politiques. D’après David Suzuki, nous devons cesser de poursuivre aveuglément des concepts aberrants tels que la croissance économique infinie, le mode de vie de consommation, la fin vaut les moyens (...). Concéder l’incompatibilité des moteurs à combustion avec la nature, passer du jetable au durable et apprendre à vivre sans gaspiller.
On ne bouge pas, parce qu’on n’a pas de point de départ. Serions-nous allé sur la Lune sans Jules Verne?
Dessiner un point de départ est essentiel. Si on ne le fait pas, l’espoir meurt.
C’est la foi en la science et le culte de l’action. Placer la vie active au-dessus de la vie sédentaire, et croire que l’homme utile est celui qui tente quelque chose et veut affirmer contre la matière hostile le pouvoir de l’intelligence.Ainsi, j’invite à la concertation autour de la table de l’intelligence afin de rassembler les connaissances modernes pour scruter le raisonnement vers un objectif de société honorable pour notre civilisation: Un Régime salutaire. Plaçons donc un point de départ pour la postérité…

DataJY
2007