10 janvier 2010

Tiers Regard


Tiers Regard

© -[DataJY]-
2010

Comment faut-il réagir en observant la situation globale de notre civilisation? Lorsqu’on prend le temps de regarder l’état des gens, leurs conditions d’existence partout sur le globe, leurs faits et gestes quotidien, leurs motivations profondes, n’est-il pas difficile résister de s’en attrister? Avec quel filtre doit-on analyser, philanthropie ou stoïcisme?

Nous connaissons amplement la gamme de problèmes qui résultent du régime de consommation de masse. Que ce soit sur les individus eux-mêmes ou sur l’écosystème planétaire, les dommages sont aussi nombreux que variés. Les gens qui ont les moyens ne manifestent aucune véritable intention d’améliorer les choses puisque les calottes polaires ne sont pas encore complètement réchauffées mais les ressources qui s’y trouvent sont déjà entièrement hypothéquées.

Depuis un certain temps, la population des contrées économiques réclame moins pollution, moins de consommation, moins de gaspillage sous la forme de pratiques vertes et d’une simplicité volontaire. Mais les fabriquants, par l’entremise de leurs commerçants, pressent les gens à consommer toujours plus. Ils les y incitent de toutes les façons possibles et imaginables. De manière plus ou moins subtile, ils contraignent les gens à l’esclavage financier, à s’accabler de dettes. Il ne s’agit plus d’achats, mais d’une expérience d’achat. Un exercice enrichissant. Et par ce moyen on ne fait plus une dépense, mais bien des économies. Ou encore on crée une pandémie factice afin de produire un mouvement de capitaux. Et ainsi de suite.

Peu importe la dénomination qu’il affiche (capitalisme ou autre), le système monétaire n’est pas un moyen, ni un intermédiaire. Ce n’est pas un outils non plus. Le système monétaire finance/consommation est le but fondamental de l’existence. C’est la raison d’être universelle. Voilà pourquoi toute chose existe. Que ce soit les minéraux, l’herbe, les fleurs, les arbres, les insectes, les oiseaux, les animaux, les humains eux-mêmes et les planètes. Conséquemment, toute activité a pour objectif de maintenir ce mécanisme, l’exploitation ou le mercantilisme.

La philosophie ou la spiritualité, la réflexion intellectuelle, la science même, se révèlent n’être que des émanations résiduelles utiles dans la mesure où on en tire des applications économiques. Il est donc parfaitement normal que les principes de Newton comme les inventions de Thomas Edison ainsi que l’œuvre de Tesla et plusieurs autres soient habilement détournées par les affairistes.

Il n’existe point d’avancement autre que la croissance économique.
C’est l’expression de la vocation du Régime qui s’exerce sur la Terre.

Prenons la dernière manifestation technologique, l’internet, par exemple. Il s’agit du plus puissant outil populaire qui fut jamais placé à la disposition des humains en général. Qu’en ont-ils fait? Les gens ont façonné l’internet en une véritable chausse-trape. On y accède qu’au prix d’infections multiples hypothéquant définitivement nos machines. Elles ne fonctionnent plus correctement. Et puis, il y a tellement de matériel contre-nature qu’il s’agit d’une plaie purulente et infectieuse. Les sites affichent une telle quantité de réclames, de bannières et de tromperies qu’on s’y perd totalement. Il s’agit d’un autre type de pollution. Une pollution alambiquée, largement caustique. Une affection complexe et chronique.

En outre, le rideau-anonyme que l’internet confère à tous y permet l’expression des pires instincts. On y trouve le véritable caractère des gens de la Terre. Fourbes. Malfaiteurs. Pervers. Profiteurs.

Ce n’est pas le Régime de mercantilisme qui modifie les humains car ce sont eux-mêmes qui l’ont implanté et qui le maintiennent. Ils affligent leurs propres congénères sans aucun remords.

Mais qu’est ce que nous accomplissons de la sorte, en tant qu’individu, comme société, en tant que collectivité? En fait, ce système consiste à enrichir quelques familles qui utilisent le monde tel un jeu de monopoly. Voilà à quoi rime notre civilisation.

Ce n’est même pas une question de pouvoir. Il s’agit simplement d’un orgueil démesuré. Un égoïsme sans borne. Qu’on enlève ces familles ou ces bandes, elles seront immédiatement remplacées par d’autres.

Par conséquent, dans une perspective élargie, ces humains doivent demeurer sur la Terre. Ils doivent y être confinés. Car même si on tente de tout effacer puis recommencer, une situation similaire se développera continuellement. C’est ce que démontre l’histoire. Il est donc absolument futile d’entretenir un quelconque espoir quant à une forme d’intégration éventuelle au sein d’une « tierce communauté ».

Alea jacta est.




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